Visite du président de la BID en Haïti : entre espoir de relance et fragilité structurelle

 

Visite du président de la BID en Haïti : entre espoir de relance et fragilité structurelle

Le président de la Banque Interaméricaine de Développement (BID), Ilan Goldfajn, a effectué une visite officielle en Haïti au mois de janvier 2025. Cette mission diplomatique et économique, bien que brève, a été marquée par des rencontres clés et des annonces stratégiques. Elle s’inscrit dans une série d’initiatives visant à soutenir la reconstruction et la croissance dans un pays secoué par la crise.

✅ Objectifs et atouts de la visite

Durant son séjour de 48 heures, Ilan Goldfajn s’est entretenu avec plusieurs responsables de transition, dont le conseiller-président Fritz Alphonse Jean. Les échanges ont porté principalement sur des projets de modernisation des infrastructures, notamment l’aéroport du Cap-Haïtien, considéré comme un maillon essentiel pour la relance économique du nord du pays et la connexion avec la diaspora.

Cette visite s’est aussi concentrée sur :

• La relance de projets de développement régional

• Le soutien à l’investissement privé et aux PME

• Le renforcement des capacités institutionnelles

• L’exploration de nouvelles solutions de financement adaptées à la situation haïtienne

Ces engagements sont perçus comme un signal positif de la volonté de maintenir un dialogue actif avec les institutions internationales malgré le contexte sécuritaire difficile.

⚠️ Inquiétudes et désavantages

Toutefois, cette visite a aussi mis en lumière plusieurs zones de vulnérabilité :

• Dépendance financière accrue : Haïti reste extrêmement dépendante de l’aide multilatérale, ce qui peut affaiblir son autonomie dans les choix de développement.

• Risques de mauvaise gouvernance : Les mécanismes de suivi et d’exécution des projets restent fragiles. Le manque de transparence et la faible capacité administrative posent un risque sur l’efficacité des fonds investis.

• Insécurité persistante : La violence qui gangrène la capitale et plusieurs régions complique sérieusement l’exécution sur le terrain, même pour des partenaires internationaux.

• Peu d’inclusion citoyenne : Les projets restent souvent conçus sans participation des communautés concernées, ce qui affecte leur pertinence et leur appropriation.

⚖️ Une visite à double lecture

La venue d’Ilan Goldfajn peut être interprétée comme un signal fort de solidarité et un levier potentiel pour plusieurs secteurs. Mais sans réforme de gouvernance, sans vision nationale claire et sans volonté réelle d’inclusion locale, ces promesses risquent de rester lettre morte.