Viv Ansanm : Pourquoi tant de hâte à le classer “groupe terroriste” ? Une stratégie d’effacement en cours ?
Viv Ansanm : Pourquoi tant de hâte à le classer “groupe terroriste” ? Une stratégie d’effacement en cours ?
Port-au-Prince, avril 2025 – Alors que le Département d’État américain s’apprête à désigner le regroupement "Viv Ansanm" comme groupe terroriste, une partie de l’opinion publique haïtienne, mais aussi des observateurs avertis, s’interroge : pourquoi une telle insistance, si soudaine, à criminaliser à tout prix ce groupe ? Et surtout : que cherche-t-on à enterrer en le qualifiant ainsi, sans débat ni enquête sérieuse ?
Un récit qui s’accélère… trop vite
En quelques semaines, "Viv Ansanm", d’abord présenté comme un groupe revendicatif armé, est devenu dans les discours diplomatiques un danger terroriste imminent. Certes, les actions violentes de ce regroupement sont documentées : attaques de commissariats, déplacements forcés, tensions communautaires…
Mais ce qui étonne, c’est la brutalité du virage narratif, surtout venant de partenaires étrangers qui, jusqu’à récemment, observaient ce groupe avec prudence, voire avec un regard semi-ouvert sur son rôle dans un futur Conseil présidentiel élargi.
Une question simple : qui a soutenu Viv Ansanm au départ ?
Avant d’être dénoncé, Viv Ansanm a bénéficié de relais politiques, de soutiens logistiques et d’un climat de tolérance dans certains milieux diplomatiques et médiatiques. Certaines structures politiques l’ont même vu comme un levier de pression dans les négociations de transition.
Aujourd’hui, ces mêmes acteurs semblent vouloir effacer toute trace de cette collaboration indirecte, en poussant pour une criminalisation officielle du groupe. Ce retournement rapide pousse à se demander : cherche-t-on à enterrer des compromissions passées ?
Terrorisme ou stratégie de nettoyage politique ?
Le mot "terroriste" n’est pas neutre. Il justifie :
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Des interventions unilatérales sans débat ni reddition de compte,
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La disqualification immédiate de toute voix issue ou proche de ce groupe,
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Le silence forcé sur les responsabilités politiques partagées, notamment celles qui ont, à un moment ou un autre, instrumentalisé la terreur à des fins de pouvoir.
Matrix Média pose la vraie question :
Cherche-t-on à protéger des figures ou des structures qui ont, en coulisses, encouragé Viv Ansanm avant de le désavouer publiquement ?
Et surtout :
La désignation “terroriste” ne permet-elle pas aussi d’éviter une enquête de fond sur les relations ambigües entre certains groupes armés et les sphères politiques, nationales comme internationales ?
Conclusion : ni angélisme, ni manipulation
Il ne s’agit pas ici de blanchir Viv Ansanm, ni de nier les souffrances qu’il a causées. Mais de refuser une lecture rapide et instrumentale de la violence.
La lutte contre l’insécurité ne peut se faire au prix du silence sur les causes, ni par des raccourcis politiques qui effacent les responsabilités collectives.
Matrix Média appelle à la transparence totale :
Qui a créé les conditions de naissance de Viv Ansanm ? Qui l’a armé ? Qui l’a légitimé ?
Et surtout : à qui profite vraiment son effacement brutal ?
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