Lettre ouverte au Gouvernement de la République d’Haïti




 Lettre ouverte au Gouvernement de la République d’Haïti

Port-au-Prince, le 19 mai 2025

À l’attention du Premier Ministre, du Conseil Présidentiel de Transition et des autorités concernées,

Messieurs, Mesdames les responsables de l’État,

Au nom du peuple haïtien et en particulier des citoyennes et citoyens du Département de l’Ouest, nous vous écrivons aujourd’hui avec gravité et un profond sentiment d’abandon.

Depuis des mois, nous observons avec stupéfaction une série d’initiatives gouvernementales déployées dans plusieurs départements du pays — le Nord, le Sud, la Grand’Anse, le Centre — allant de la relance d’investissements à l’organisation de forums, en passant par les célébrations nationales et les programmes sociaux.

Mais qu’en est-il de l’Ouest ? Qu’en est-il de Port-au-Prince, de l’Arcahaie, de Carrefour, de la Croix-des-Bouquets, de Léogâne et des autres communes aujourd’hui plongées dans l’oubli ?

La réalité est choquante : toutes les activités officielles semblent fuir ce département, cœur administratif, politique et économique du pays, comme si l’État lui-même s’avouait impuissant face à la situation sécuritaire. Même la Fête du Drapeau, née à l’Arcahaie, a été célébrée à distance, au Cap-Haïtien. Ce geste n’est pas neutre. Il signifie que même les symboles les plus sacrés de notre République ne sont plus à l’abri dans l’Ouest.

Face à cette marginalisation progressive, nous posons une question claire :
👉 Quel est l’avenir du Département de l’Ouest ?

Devons-nous comprendre que ce territoire est désormais livré aux gangs, aux violences, à l’anarchie, pendant que le reste du pays tente de survivre sous perfusion d’efforts étatiques fragmentaires ?

Nous appelons le gouvernement à sortir du silence et à présenter une stratégie claire, concrète et urgente pour réintégrer l’Ouest dans l’agenda républicain. Il ne peut y avoir de refondation nationale sans Port-au-Prince. Il ne peut y avoir d’élections, de relance économique ou de paix durable si le cœur du pays reste abandonné.

L’Ouest ne doit pas devenir une zone sacrifiée.
Il est encore temps d’agir. Il est encore temps d’assumer la mission régalienne de garantir la sécurité, la dignité et la visibilité de tous les citoyens, où qu’ils soient.

Le peuple haïtien regarde, souffre… et attend.

Respectueusement,
Au nom de la voix du peuple oublié de l’Ouest.

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