18 mai : Fête du Drapeau Bicolore – Symbole d’unité, mémoire de combat
Chaque année, le 18 mai, les Haïtiens du monde entier commémorent la création de leur drapeau national. Ce symbole puissant, porteur d’histoire, d’identité et de résistance, trouve son origine au cœur même de la lutte pour la liberté. La fête du drapeau n’est pas qu’un jour férié ou une célébration folklorique, c’est un rappel vivant de la naissance d’une nation noire libre, issue de la révolte contre l’esclavage et le colonialisme.
Une naissance en pleine révolution
Le drapeau haïtien a été officiellement créé le 18 mai 1803, lors du Congrès de l’Arcahaie, à la veille de la victoire finale contre les troupes coloniales françaises. Jean-Jacques Dessalines, général de l’armée indigène, aurait déchiré le drapeau tricolore français, en retirant la bande blanche – symbole de la domination coloniale – et aurait reconstruit un étendard avec les couleurs bleue et rouge, pour symboliser l’union entre les Noirs et les Mulâtres dans la lutte pour l’indépendance.
Catherine Flon, couturière et figure emblématique de l’histoire haïtienne, est souvent honorée comme celle qui a cousu le premier drapeau bicolore, devenu depuis un symbole de fierté nationale.
Le drapeau : un symbole au fil du temps
Depuis sa création, le drapeau haïtien a connu plusieurs versions, selon les régimes politiques. Mais les couleurs bleu et rouge restent les plus emblématiques de l’indépendance et de la révolution.
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1804–1806 : Dessalines adopte un drapeau noir et rouge vertical.
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1806–1849 : retour au bicolore bleu et rouge, horizontal.
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1957–1986 (Duvaliérisme) : retour au noir et rouge sous le régime dictatorial.
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Depuis 1986 : restauration du bleu et rouge horizontal, avec les armoiries au centre.
Une fête d’unité et de réflexion
La célébration du 18 mai dépasse le simple cadre patriotique. Elle est l’occasion de réfléchir à l’unité nationale, à l’importance de l’éducation civique et à la responsabilité collective face aux défis du pays. Le drapeau, hissé fièrement dans toutes les écoles, places publiques et ambassades, est un appel au souvenir, mais aussi à l’engagement.
C’est aussi la Fête de l’Université en Haïti, un rappel que la connaissance et la formation sont des piliers indispensables pour la souveraineté.
Une célébration dans la diaspora
Dans les communautés haïtiennes à l’étranger, la Fête du Drapeau est un moment fort. Défilés, concerts, conférences, levées de drapeaux sont organisés pour transmettre la mémoire et maintenir le lien culturel et historique avec la terre natale. Elle devient alors un acte de résistance culturelle et de fierté identitaire dans les pays d’accueil.
Et aujourd’hui ?
À l’heure où Haïti traverse de graves crises économiques, sociales et sécuritaires, le drapeau reste un repère, un symbole d’espoir et de lutte. Le célébrer, c’est se rappeler qu’Haïti est née d’un acte de libération, d’un refus de l’oppression, et d’un rêve de dignité pour tous.
Le 18 mai ne doit pas être qu’un jour de festivités. Il doit raviver en chaque Haïtien la mémoire de nos ancêtres qui ont combattu pour que flotte, libre et fière, notre bannière bicolore.
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