Nucléaire iranien : qu’attendre des négociations à Rome entre les États-Unis et Téhéran ?
Rome s’apprête à accueillir une rencontre diplomatique majeure ce 19 avril 2025 entre les États-Unis et l’Iran, dans un contexte de tensions régionales exacerbées et de blocage persistant autour du programme nucléaire iranien. Alors que l’accord de 2015 (JCPOA) est en ruine depuis le retrait américain en 2018 sous Donald Trump, ces pourparlers laissent entrevoir une nouvelle tentative de désescalade. Mais avec quelles chances de succès ?
Un contexte lourd de méfiance
L’Iran poursuit l’enrichissement de son uranium à des niveaux préoccupants (jusqu’à 60 %, proche du seuil d’usage militaire), tandis que les États-Unis maintiennent une pression économique maximale. Dans le même temps, les relations Téhéran-Washington sont minées par des tensions régionales, notamment au Yémen, en Irak et en Syrie, où les deux puissances s’opposent indirectement.
Malgré cela, les deux parties semblent chercher à éviter un affrontement direct, et Rome représente une opportunité pour renouer le fil du dialogue.
Pourquoi Rome ?
L’Italie, membre de l’Union européenne, joue ici le rôle de facilitateur discret mais actif, profitant de son image plus neutre et de ses relations diplomatiques stables avec les deux camps. La rencontre à Rome est présentée comme un échange exploratoire, loin d’un sommet officiel, mais susceptible de déboucher sur des mesures concrètes.
Que veut l’Iran ?
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La levée des sanctions économiques, notamment sur le pétrole et les banques.
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Des garanties écrites que les États-Unis ne se retireront pas à nouveau d’un futur accord.
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La non-ingérence américaine dans ses affaires internes et régionales.
Que veulent les États-Unis ?
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Un retour rapide de l’Iran à des seuils nucléaires strictement civils.
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Des engagements vérifiables avec accès renforcé de l’AIEA (Agence Internationale de l’Énergie Atomique).
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Une réduction du rôle militaire de l’Iran dans la région, notamment via ses alliances avec les groupes armés.
Un jeu d’équilibre géopolitique
Ces négociations se déroulent alors que :
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Israël multiplie les appels à des actions plus fermes contre l’Iran, y compris militaires.
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La guerre à Gaza et les tensions avec le Hezbollah au Liban compliquent tout accord régional.
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Les prochains scrutins présidentiels aux États-Unis et en Iran pourraient rebattre les cartes.
Vers un mini-accord ou un nouveau blocage ?
Certains analystes espèrent un « accord intérimaire » : gel du programme iranien contre levée partielle des sanctions. Mais rien n’est garanti. La méfiance reste profonde, et chaque camp veut sortir avec des gains politiques.
Rome pourrait n’être que le premier pas vers un retour à la diplomatie nucléaire. Ou, au contraire, le dernier avertissement avant une confrontation plus ouverte.
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