Haïti : L’indignation gronde après l’interdiction brutale de la manifestation populaire
Port-au-Prince – La colère est palpable ce mercredi 16 avril 2025, après la décision controversée des autorités et des organisateurs de mettre fin prématurément à la grande manifestation nationale. Un mouvement qui, selon de nombreux citoyens, portait la voix d’un peuple épuisé par l’insécurité, la misère et le silence du pouvoir.
Dès les premières heures, les rues de Port-au-Prince vibraient au rythme de slogans, de klaxons et de cris d'espoir. Des milliers d’Haïtiens venus de divers quartiers s’étaient rassemblés dans une ambiance tendue mais pacifique pour réclamer une vie digne, un État responsable et la fin du règne des gangs armés. Pourtant, contre toute attente, les organisateurs ont annoncé l’arrêt du mouvement, évoquant des « raisons de sécurité » et des « risques de débordement ».
Mais pour de nombreux manifestants, c’est une trahison de la cause populaire. Sur les réseaux sociaux, les vidéos de protestataires en larmes, frustrés ou en colère se multiplient. « On nous empêche de parler, même quand on crie sans violence », s'indigne un jeune militant à Delmas. D'autres dénoncent une manœuvre politique visant à étouffer le réveil citoyen dans un contexte où les institutions de transition sont contestées.
Des figures de la société civile et des journalistes ont également critiqué cette décision, soulignant que la manifestation était l’un des rares moyens pour le peuple de se faire entendre dans un pays sans élection, sans sécurité, sans justice. « Ceux qui craignent la rue craignent la vérité », a lancé un syndicaliste interrogé par Matrix Média.
Ce sentiment de frustration généralisée pourrait bien raviver d’autres vagues de mobilisation dans les jours à venir. Car, comme le rappelle un manifestant dans la foule : « On peut suspendre une marche, mais on ne suspendra pas la souffrance du peuple. »
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