Équateur : De l’euphorie à la contestation, le double visage de l’élection présidentielle de 2025
Quito / Olón – Le 13 avril 2025, dans une ambiance de fête à Olón, Daniel Noboa, donné vainqueur du second tour de la présidentielle selon les premiers résultats, s’adresse à ses partisans rassemblés autour de lui. Le ton est triomphal. À 35 ans, le jeune entrepreneur promet de bâtir une « nouvelle ère » pour l’Équateur, faite de sécurité, d’opportunités économiques et de modernisation de l’État. Pendant que les drapeaux agitent les rues de la côte pacifique, un autre Équateur se fait entendre.
À Quito, la capitale, Luisa Gonzalez, candidate de gauche soutenue par l’ancien président Rafael Correa, rejette dès le lendemain la légitimité du scrutin. Pour elle, les résultats préliminaires publiés par le Conseil national électoral sont entachés de fraudes techniques, d’irrégularités dans le dépouillement et d’un climat « défavorable aux candidatures progressistes ». Elle réclame un recomptage total des voix, tandis que ses partisans dénoncent une « confiscation du pouvoir par l’élite économique ».
Ce contraste saisissant entre les scènes d’euphorie à Olón et les protestations à Quito illustre le clivage profond qui traverse la société équatorienne. Si Noboa incarne pour certains la promesse d’un renouveau économique et d’un leadership moderne, d’autres y voient le prolongement d’un système inégalitaire, verrouillé par les élites traditionnelles.
L’avenir politique du pays reste donc incertain. Le nouveau président devra composer avec une population fracturée, une opposition mobilisée et une méfiance croissante envers les institutions. En quelques heures seulement, l’élection présidentielle de 2025 est passée du symbole de l’espoir au rappel brutal des tensions non résolues qui minent la démocratie équatorienne.
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